Communiqué de presse: 2 Février 2021

Afrique: Alors que nous célébrons l’édition 2022 de la journée mondiale des zones humides sous le thème « Hommes et la Nature », les communautés locales et la société civile appellent le gouvernement congolais à protéger le parc de Virunga en mettant fin à toutes les activités pétrolières. Patrimoine de l’UNESCO, le Parc national de Virunga abrite une flore et une faune uniques dont de grandes colonies d’hippopotames et environ 200 des gorilles de montagne en danger critique d’extinction. Les communautés locales et la société civile demandent au gouvernement de privilégier les investissements dans les sources d’énergie renouvelables pour promouvoir le développement durable des économies locales grâce aux alternatives économiques existantes dans les aires protégées.

Dans une pétition appelant le Président Félix Tshisekedi à arrêter immédiatement toutes les activités d’exploitation de pétrole dans Virunga, les communautés locales et la société civile plaident pour un Virunga sans énergie fossile afin d’éviter les effets néfastes sur les communautés et l’environnement.

Christian Hounkannou de 350.org a déclaré,

“Nous demandons au gouvernement de la RDC de donner la priorité aux personnes et à la nature. Le Parc national de Virunga est l’une des zones les plus biologiquement diversifiées au monde. Les activités d’exploration pétrolière dans ce lieu et ses environs pourraient endommager de façon permanente les riches écosystèmes et la biodiversité de la région, et avoir un impact négatif sur des centaines de milliers de membres de la communauté dont les moyens de subsistance dépendent des ressources et des activités du parc.”

Pascal Mirindi de Extinction Rébellion a déclaré,

“Le Parc national de Virunga, s’il est protégé, stimulerait la croissance économique dans la région et avantagerait les communautés locales. Le gouvernement devrait donc agir dans l’intérêt de ses citoyens en les protégeant et en créant des opportunités qui sauvegardent les moyens de subsistance des communautés et préservent les ressources naturelles de la région. L’accès à une énergie propre fait partie intégrante du développement durable et les engagements visant à atténuer le changement climatique devraient stimuler les efforts visant à développer des sources d’énergie renouvelable.”

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Notes pour les éditeurs 

A propos du Parc national de Virunga

Le Parc national de Virunga est la plus ancienne aire protégée d’Afrique créée en 1925. Situé dans les provinces orientales de la République Démocratique du Congo (RDC), le parc a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979 et zone humide Ramsar en 1996 en raison de sa biodiversité exceptionnelle. Malgré son statut d’aire protégée, l’écosystème fragile de ce parc a été confronté à des menaces répétées liées à l’exploration pétrolière autorisée par le gouvernement de la République Démocratique du Congo.

Entre 2005 et 2010, malgré l’ordonnance loi du 22 août 1969 sur la conservation de la nature et les conventions internationales ratifiées par la République Démocratique du Congo (RDC), le gouvernement par l’intermédiaire du Ministère des Hydrocarbures a approuvé les licences de concessions pétrolières à SOCO International (Block V), Total (Block III) et Efora Energy (Block III) pour rechercher du pétrole, sans restriction concernant le sanctuaire. Après d’intenses mobilisations des militants de première ligne, les compagnies pétrolières Total et SOCO ont annoncé qu’elles arrêteraient toutes leurs opérations à l’intérieur des frontières du Parc de Virunga. Cependant, le danger demeure en raison des modifications apportées à la loi sur le pétrole au Congolais en 2015 qui autorise le Président à accorder des licences d’exploration pétrolière dans les parcs nationaux selon le Ministre des Hydrocarbures. A la suite de cette loi modifiée, le ministre congolais des hydrocarbures a lancé depuis 2017 des opérations de déclassement d’environ 1720,75 km2 du Parc national de Virunga (représentant 21,5% de sa superficie totale) pour permettre l’exploration pétrolière dans des zones protégées.

 

Pour des interviews et informations additionnelles:

350Africa.org

Christine Mbithi

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