Communiqué de presse
25 mai 2022

Afrique – Alors que les Africains commémorent la Journée de l’Afrique mercredi, des artistes locaux se sont joints aux activistes climatiques en Ouganda, au Kenya et en République démocratique du Congo pour marquer l’événement en organisant des concerts et des actions au cours de la semaine, afin de souligner les dangers du projet d’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP). Les activistes climatiques qui ont assisté aux concerts et aux actions, dont la plupart coïncidaient avec l’assemblée générale annuelle de TotalEnergies, ont mis l’entreprise sur la sellette pour son implication dans des projets pétroliers et gaziers polluants à travers le continent, tels que l’EACOP. Les militants de la campagne #StopEACOP ont appelé les institutions financières à ne pas soutenir le projet, qui fait l’objet d’une opposition soutenue non seulement de la part des membres des communautés en Ouganda et en Tanzanie, mais aussi des militants pour la justice climatique dans le monde entier. Le projet de gazoduc a déplacé des milliers de personnes, affecté les moyens de subsistance et menacé des écosystèmes sensibles, mettant en danger la faune et l’environnement. 

Les actions prévues comprennent une marche, la remise d’une pétition à Total Energies en Ouganda et en Tanzanie, un concert à Goma, en RDC, le 25 mai, ainsi qu’un concert prévu le 27 mai à Nairobi, au Kenya, et à Dar es Salaam.

Landry Ninteretse, directeur régional de 350Africa.org a affirmé : 

« Les différents concerts et actions organisés cette semaine à travers le continent démontrent un rejet populaire des projets d’énergies fossiles par les Africains. Ils ont envoyé un message clair à TotalEnergies et à ses actionnaires : le temps est venu de mettre fin au pillage, à la pollution, à l’extractivisme et aux pratiques néocolonialistes qui nuisent depuis si longtemps à des millions d’Africains. Des projets comme l’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est n’ont donc pas leur place dans l’avenir énergétique de notre région, car ils feront plus de mal que de bien aux communautés et à l’environnement. Les décisions prises lors de l’assemblée générale de TotalEnergies doivent refléter des plans concrets pour arrêter tout projet de combustible fossile et tracer une voie pour soutenir une transition juste vers une énergie propre afin de garantir la sécurité énergétique du continent, tout en préservant les intérêts des communautés. La rhétorique et l’écoblanchiment nous conduiront sur le chemin sombre de la dépendance aux combustibles fossiles et de la destruction de notre planète. »

Omar Elmawi, coordonnateur de #StopEACOP a déclaré :

« Le fait que de nombreuses institutions financières se soient de plus en plus engagées, ces derniers temps, à ne pas financer l’EACOP témoigne de la nature nuisible et irresponsable de ce projet, qui met en danger les personnes et la planète. L’industrie fossile serait incapable de développer des infrastructures de cette envergure sans le soutien des institutions financières. L’appel est maintenant lancé aux  banques pour qu’elles s’engagent à ne pas soutenir Total et ses partenaires dans leur quête de construction de ce qui devrait être le plus long oléoduc chauffé du monde. Des rapports indiquent qu’au fur et à mesure que le monde passe des combustibles fossiles aux énergies propres, les infrastructures liées aux combustibles fossiles deviendront des actifs délaissés. La solution économiquement saine, socialement et écologiquement responsable pour les institutions financières est de soutenir le développement de solutions énergétiques propres et durables qui sont accessibles à moindre coût . »

Edwin Mumbere de CECIC en Ouganda a affirmé :

« Les partenaires du projet EACOP l’ont présenté comme un projet qui bénéficiera aux communautés d’Ouganda et de Tanzanie. La situation ne peut être plus éloignée de la vérité, car nous avons assisté à des déplacements de communautés, à des violations des droits de l’homme, à des menaces sur leurs moyens de subsistance ainsi que sur les écosystèmes sensibles liés au gazoduc. Ce qui est de plus en plus clair, c’est que le gazoduc est mauvais pour la population et l’environnement. Non seulement nous dénonçons TotalEnergies et ses partenaires pour avoir poursuivi ce projet, mais nous demandons également aux institutions financières de ne pas alimenter la crise climatique en soutenant ce projet. Au lieu de miser sur les combustibles fossiles, il faut plutôt investir dans les énergies renouvelables pour assurer la sécurité énergétique, la durabilité économique, le bien-être des populations et l’environnement »

Justin Mutabesha, activiste climatique basé à Goma, en RDC a déclaré : 

« Le récent rapport du GIEC a souligné le fait que des réductions urgentes et importantes des émissions sont nécessaires pour limiter le réchauffement de la planète en dessous de 1,5 degré Celsius, afin d’éviter des impacts climatiques encore plus catastrophiques. C’est pourquoi nous sommes solidaires de nos camarades en Ouganda et en Tanzanie pour nous opposer à ce projet désastreux qui produirait environ 34 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. En RDC, nous nous sommes opposés aux projets d’exploration pétrolière de Total dans le parc national des Virunga, où l’entreprise a cessé ses activités en 2013. Nous appelons l’entreprise et ses partenaires à agir de manière responsable et à abandonner le projet EACOP. Nous demandons également à notre gouvernement de mettre fin à l’octroi de licences d’exploration pétrolière dans le parc national des Virunga, ainsi qu’aux projets récemment annoncés de mise aux enchères de nouveaux blocs pétroliers pour l’exploration, dont certains sont également situés dans des écosystèmes sensibles et menacent les moyens de subsistance des communautés » 

 

Avis aux rédactions

Les photos et les vidéos de ces événements seront mises à disposition ici 

À propos du projet East Africa Crude Oil Pipeline (EACOP)

TotalEnergies et ses partenaires ont pour objectif de construire un oléoduc de 1443 km et des infrastructures pour transporter le pétrole brut ougandais de Hoima en Ouganda à Tanga en Tanzanie. S’il est construit, il s’agira du plus long oléoduc chauffé du monde, produisant des émissions de carbone estimées à 34 millions de tonnes par an. Le projet a déjà déplacé des milliers de personnes et menace les ressources en eau, les moyens de subsistance de millions de personnes dans le bassin du lac Victoria, ainsi que la faune et la flore sauvages.

#StopEACOP est une campagne mondiale contre la construction de l’EACOP. La campagne est menée par une alliance de communautés et de groupes locaux, d’organisations africaines et internationales. La coalition #StopEACOP a demandé l’arrêt du projet d’oléoduc et des champs pétrolifères associés à Tilenga et Kingfisher. La campagne #StopEACOP prend de l’ampleur et fait pression sur les derniers partisans et financiers de l’oléoduc est-africain.

Pour en savoir plus sur la campagne StopEACOP, consultez le site https://www.stopeacop.net/

Pour demander un entretien et obtenir des informations supplémentaires, veuillez contacter :

350Africa.org

Christine Mbithi

E-mail : [email protected] | [email protected]

Téléphone : +254725906695